Voici déjà quelques éléments à ce sujet : une seime est le nom donné à une fente du sabot dans le sens vertical. Il peut y en avoir de plusieurs sortes, plus ou moins profondes, plus ou moins longues, commençant en bas, on parle alors de seimes "montantes" ou à la couronne - il s'agit de seimes "descendantes " . On peut également constater l'apparition brutale d'une seime, lors de traumatismes, ou pour de nombreuses autres raisons.
Les causes peuvent également être très diverses, comme l'assèchement du sabot, ou des efforts particuliers qui auraient provoqué la seime. J'ai l'intention de revenir plus en détails sur cette question qui est très importante, mais ce n'est pas l'objet de cet article. Je veux simplement ici rappeler quelques notions très basiques, et montrer quelques photos.
Par exemple, lorsqu'une seime est apparue, on comprend aisément qu'elle crée une zone de moindre résistance sur la paroi.
Pour donner une image, imaginons que l'on porte un pantalon ajusté.
- Lorsqu'il est neuf, les mouvements que l'on fait et qui nous conduisent à "forcer" sur le tissu vont se répartir sur tout le tour : le tissu va se tendre, mais il va résister.
- Si on fait les mêmes mouvements alors que le pantalon a une zone qui a été fragilisée par l'usure, il y a des chances pour que cette zone cède avant le reste du tissu.
- Et, une fois que la déchirure s'est faite, alors, toujours pour des mouvements analogues, le tissu du pantalon ne se tendra plus du tout, mais ce seront les lèvres de la déchirure qui s'écarteront, et c'est par ce mouvement que seront absorbés les efforts encaissés par l'ensemble.
Alors, bien sûr, et comme je l'ai écrit plus haut, il s'agit là d'une présentation très succincte, pour commencer d'éclairer un peu la question. C'est en réalité bien plus complexe, c'est évident.
En tout cas, on perçoit bien qu'il faut à la fois comprendre les mécanismes qui, chez le cheval ont conduit à l'apparition de la seime, puis à sa persistance, et y remédier. C'est la raison pour laquelle il est important que je puisse voir des photos du cas concerné, pour mieux vous guider dans sa résolution.
Toutefois, il y a une réalité, en physique, qui demeure ! C'est qu'il est bien plus difficile de faire fendre du caoutchouc que du bois !
L'élasticité d'un matériau est une garantie contre les risques d'éclatement. On gagnera donc à donner de l'élasticité à la paroi et à la sole. Et on veillera même à donner une élasticité encore plus grande à une bande d'environ 2 cm de part et d'autre de la seime, de façon à créer une zone particulièrement amortissante, qui va jouer le rôle d'un "silent-bloc", pour ceux qui ont des notions de mécanique. Ces supports en caoutchouc, que l'on place par exemple sous les pattes de fixation d'un moteur, empêchent de transmettre les vibrations de celui-ci au chassis.
Dans le cas d'une seime sur un sabot, en donnant ainsi une grande élasticité à la paroi et à la sole autour de la seime, on va donc empêcher les efforts encaissés par le reste de la boite cornée de parvenir à la seime elle-même. Dans ces conditions, la seime ne "bouge" plus, et ne se propage plus. Elle ne fait plus mal non plus. Et la corne qui pousse est tout à fait saine. Les résultats sont quasi immédiats, si on a choisi un protocole de soins intensifs.
Voici quelques photos pour illustrer cela :
Il s'agit d'un sabot qui a été l'objet de différentes pratiques : on voit le "mastic" qui a été utilisé pour le "refaire", alors qu'il était fort abimé. Ce sabot n'a jamais reçu d'onguents Tradition. On aperçoit, juste sous la couronne, dans le rond vert, une altération de la paroi. Nous sommes le 20 août.
Dessous, un agrandissement de la partie altérée. A ce stade, il ne s'agit pas encore d'une seime.
Le 23 septembre, la zone altérée est descendue avec l'avalure, et du fait de la fragilité qu'elle a créée pour la paroi, elle commence à permettre une "déchirure" : on voit partir une seime à la fois vers le haut et vers le bas : (au passage , on note que le mastic est tombé, en grande partie, et que le pied s'est déferré, mais ce n'est pas le sujet de ce message).
ici un agrandissement de la partie entourée de rouge :
20 minutes après les photos précédentes, et aussi après avoir soigneusement lavé le sabot à l'eau claire, voici un gros plan de la zone altérée : (nous sommes le 23/09/2010, 15 h32)
Ensuite, un léger travail de parage, surtout pour enlever les restes de mastic, et arrondir les angles, pour éviter que le sabot ne s'abime davantage, puis nous commençons les applications d'onguent Tradition n° 1 sur l'ensemble de la boite cornée, et en particulier sur cette partie. Voici le détail des applications :
- 23 septembre vers 16 h 30
- 24 septembre le matin
- 24 septembre fin de matinée
- 25 septembre le matin
Puis on prend des photos, ce 25 septembre vers 18 h :
Le sabot a maintenant cet aspect :
et la partie altérée sous la couronne :
- Le 26 septembre , il n'y a eu aucune application d'onguent.
- Le27 septembre, une application vers 14 h
- et une autre vers 16 h20
- le 28 septembre une vers 10 h
- une autre vers 12 h
- puis il y a eu une application vers 15 h 45, toujours d'onguent Tradition n° 1
et une autre vers 19 h, sans autre application :
Comme on le voit, l'aspect de la zone abimée de la paroi a énormément évolué au cours de ces 5 jours, et suite à ces 9 premières applications d'onguent Tradition n° 1. Il n'y a plus de trace visible des deux seimes : ce n'est certes pas pour autant que leurs lèvres se sont "recollées". Mais elles se sont rapprochées, au point qu'on ne les voit plus du tout. On a ici la manifestation d'un des effets de cet onguent n° 1 : il agit immédiatement pour nourrir et stimuler la corne, ce qui se traduit très vite par des résultats concrets. La corne gagne visiblement en élasticité, ce qui fait que les seimes ne se prolongent plus, comme je l'expliquais plus haut.
On a ce résultat sur tous les types de seimes, et, comme on le remarque également ici, où il y a eu des rythmes d'application plus ou moins intensifs, suivant les jours, le pied réagit quasiment en "temps réel", ce qui est très net pour les 3 photos du dernier jour. Entre les deux dernières photos, il n'y a qu'une heure et demi de différence ... L'onguent appliqué à 15 h 45 - pour la 3ème fois ce jour-là - a "boosté" l'effet de l'onguent déjà bien engagé les jours précédents.
On voit également qu'il s'est passé "quelque chose" dans le centre même de la partie altérée. On apercevait des formes "en creux", sur la première photo, qui ne se voient plus sur la dernière. Ce n'est pas parce qu'on aurait colmaté ces espaces avec je ne sais quoi ! Non, pas du tout ! En dehors de l'onguent, il n'y a eu que des rinçages à l'eau, pour laver les pieds. En plus, ce sabot n'a pas eu besoin d'un quelconque lessivage avant de commencer, et il n'avait pas reçu d'autres produits depuis longtemps. Donc, ce qui est là, dans l'espace qui était en creux, c'est bien de la matière même de la corne, qui résulte de l'action de l'onguent.
C'est de cet effet dont je parle, lorsque je dis qu'avec des applications répétées sur des parties "dérobées", y compris en bas du sabot, on obtient une production de corne depuis le tissu podophylleux, qui permet souvent(à un professionnel) de pouvoir brocher assez rapidement.
Par la suite, on a espacé les applications, surtout en fonction de la disponibilité de la propriétaire de ce cheval, que je tiens tout particulièrement à remercier pour son accueil et sa disponibilité. Ainsi que la confiance accordée, puisque c'est sur son cheval que nous avons testé pour la première fois l'onguent n°1 sur une sarcoïde, avec, jusqu'à présent un succès complet. J'y reviendrai. Alors, encore un grand merci !
Pour en revenir aux soins de cette altération du sabot, selon le rythme des applications, l'aspect a évolué - c'est certain, et n'est pas toujours resté aussi "parfait", selon comment l'imprégnation d'onguent a été entretenue. Au-delà de ces quelques premiers jours de soins assez intensifs, pour "installer" l'onguent, et "lancer" son action, il a été décidé de revenir à un rythme plus léger, plus compatible avec les contraintes de sa propriétaire. Cela pour dire également que si ce produit réclame parfois une certaine astreinte, il sait aussi "s'adapter" à d'autres conditions, sans pour autant priver les chevaux de ses bienfaits.
Mais, ce qui est sûr, c'est que, depuis la première application, et même avec un rythme ensuite plus léger, aucune des deux seimes n'a plus évolué ni vers le haut ni vers le bas. D'autre part, la dégradation de la paroi ne s'est pas non plus développée latéralement, ni en profondeur, bien au contraire !
On a donc ici une réelle solution, simple et quasi immédiate pour un problème qui affecte certains chevaux de façon très durable et très douloureuse. Bien sûr, cela n'exclut pas le recours à des gestes de parage et/ou ferrage adaptés, comme je l'ai dit au début. Cela leur est même tout à fait complémentaire.
Je reste à votre disposition pour vous conseiller en cas de besoin.
Copyright Catherine Castel
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